video Paris
LE LOUVRE
Parcours Chefs-d'œuvre du musée
Durée : 1h30
00Introduction
Souvent, la première visite au Louvre consiste à découvrir les
trois grandes dames du musée : La Vénus de Milo, la Victoire de
Samothrace et La Joconde. Ce premier parcours accessible permet de voir
ou de revoir ces chefs-d’œuvre, et d’autres encore, et de s’interroger
sur cette notion, si difficile à définir.
Lorsque le musée ouvre ses portes en 1793 à partir des collections des rois de France, le but avoué est d'offrir de grands modèles à l'éducation des artistes à venir, afin que renaisse "le grand style" des temps passés. Si aujourd'hui on croise toujours étudiants et copistes dans les salles, la pratique du musée a bien changé. Ce sont près de six millions de visiteurs, de tous pays et de toutes cultures, qui se pressent chaque année au Louvre et il y a bien des manières de le visiter. Cependant, il y a un empressement, quasi universel, autour de quelques "chefs-d'œuvre" , semblant toucher l'âme du spectateur, quelle que soit sa nationalité ou sa culture.
Au IVe siècle av. J.-C., le philosophe grec Platon écrivit qu'aucun artiste ne peut atteindre le Beau idéal. De tout temps, les artistes se sont confrontés à cette question de la Beauté suprême, intemporelle, proposant des solutions qui reflétaient leur époque et leur génie particulier, et il semble que certaines de ces réponses trouvent en nous un écho, encore aujourd'hui.
Mais, avec le XIXe siècle, l'œuvre d'art acquiert de nouvelles fonctions et le chef-d'œuvre n'est plus forcément synonyme de Beau, d'abstraction esthétique visant à la délectation. Certaines oeuvres résonnent de cette nouvelle tonalité, annonçant sur bien des points le statut des oeuvres contemporaines dans notre société.
Loin d'être chronologique ce parcours propose des coups de projecteurs sur des œuvres devant lesquelles on s'arrête spontanément.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Depuis la pyramide, dirigez-vous vers Sully, contournez les escalators et prenez à droite les ascenseurs D ou E vers mezzanine, accès aux collections. Entrez dans l'aile Sully et dirigez-vous vers le Louvre médiéval : à l'entrée de celui-ci, tournez à gauche et prenez l'ascenseur G pour vous rendre au 1er étage. Tournez à droite en sortant de l'ascenseur et traversez le palier pour entrer dans la salle des Bronzes. Continuez tout droit : vous entrez dans la salle 74. Tournez à droite, l’ascenseur C se trouve sur votre droite en sortant de la salle. Prenez l’ascenseur direction Rez-de-chaussée vers les Antiquités grecques. La première œuvre du parcours, La Vénus de Milo, se trouve immédiatement sur votre gauche dans la salle 7.
Lorsque le musée ouvre ses portes en 1793 à partir des collections des rois de France, le but avoué est d'offrir de grands modèles à l'éducation des artistes à venir, afin que renaisse "le grand style" des temps passés. Si aujourd'hui on croise toujours étudiants et copistes dans les salles, la pratique du musée a bien changé. Ce sont près de six millions de visiteurs, de tous pays et de toutes cultures, qui se pressent chaque année au Louvre et il y a bien des manières de le visiter. Cependant, il y a un empressement, quasi universel, autour de quelques "chefs-d'œuvre" , semblant toucher l'âme du spectateur, quelle que soit sa nationalité ou sa culture.
Au IVe siècle av. J.-C., le philosophe grec Platon écrivit qu'aucun artiste ne peut atteindre le Beau idéal. De tout temps, les artistes se sont confrontés à cette question de la Beauté suprême, intemporelle, proposant des solutions qui reflétaient leur époque et leur génie particulier, et il semble que certaines de ces réponses trouvent en nous un écho, encore aujourd'hui.
Mais, avec le XIXe siècle, l'œuvre d'art acquiert de nouvelles fonctions et le chef-d'œuvre n'est plus forcément synonyme de Beau, d'abstraction esthétique visant à la délectation. Certaines oeuvres résonnent de cette nouvelle tonalité, annonçant sur bien des points le statut des oeuvres contemporaines dans notre société.
Loin d'être chronologique ce parcours propose des coups de projecteurs sur des œuvres devant lesquelles on s'arrête spontanément.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Depuis la pyramide, dirigez-vous vers Sully, contournez les escalators et prenez à droite les ascenseurs D ou E vers mezzanine, accès aux collections. Entrez dans l'aile Sully et dirigez-vous vers le Louvre médiéval : à l'entrée de celui-ci, tournez à gauche et prenez l'ascenseur G pour vous rendre au 1er étage. Tournez à droite en sortant de l'ascenseur et traversez le palier pour entrer dans la salle des Bronzes. Continuez tout droit : vous entrez dans la salle 74. Tournez à droite, l’ascenseur C se trouve sur votre droite en sortant de la salle. Prenez l’ascenseur direction Rez-de-chaussée vers les Antiquités grecques. La première œuvre du parcours, La Vénus de Milo, se trouve immédiatement sur votre gauche dans la salle 7.

© 2010 Musée du Louvre / Anne Chauvet
01Aphrodite, dite "Vénus de Milo"
Il n'y a rien de plus frustrant que d'étudier l'art grec ! En effet,
les originaux sont trop peu nombreux et ne se présentent jamais dans
leur état originel. Imagineriez-vous cette statue avec des bras, mais
aussi des bijoux et de la couleur ?
La Vénus de Milo, ou l'Aphrodite de Mélos (du nom de l'île où on l'exhuma en 1820), est l'un de ces derniers grands originaux. La nudité de son buste permit de reconnaître Aphrodite, la Vénus des Romains, déesse de l'amour et de la beauté, née de la mer.
Certains détails stylistiques ont permis de la dater aux alentours de 100 av. J.-C. L'élongation de la silhouette et sa position dans la troisième dimension, la nudité, très charnelle, rattachent cette oeuvre à l'époque hellénistique (323-31 av. J.-C.), la dernière grande période de l'histoire grecque.
Cependant, le visage neutre et impassible tranche comme un masque rapporté. Hors du temps et des émotions, il est composé par un jeu de proportions : il mesure trois fois la hauteur du nez qui prolonge le front en ce "profil grec " que, bien sûr, les Grecs n'avaient pas réellement ! C'est la beauté des dieux, celle des Idées de Platon, que l'on cherche à figurer et non pas la réalité du monde. Cette image"qui dit la beauté dans une langue qui est toujours la nôtre" (Alain Pasquier) est une belle réponse à cette quête éternelle de la Beauté, un chef-d'oeuvre intemporel en somme.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Reprenez l'ascenseur C jusqu'au 1er étage. Tournez à gauche, puis à nouveau à gauche dans la rotonde, pour rejoindre la Galerie d'Apollon. Admirez les trésors de la Galerie. Pour vous rendre à la peinture italienne, rejoignez le fond de la salle : une porte mène au salon carré. Les personnes à mobilité reduite peuvent demander à un agent de la surveillance de leur ouvrir la porte pour accéder au Salon Carré. Rejoignez la Grande Galerie. Au niveau de la statue de Diane chasseresse, tournez à droite : La Joconde se présente face à vous.
La Vénus de Milo, ou l'Aphrodite de Mélos (du nom de l'île où on l'exhuma en 1820), est l'un de ces derniers grands originaux. La nudité de son buste permit de reconnaître Aphrodite, la Vénus des Romains, déesse de l'amour et de la beauté, née de la mer.
Certains détails stylistiques ont permis de la dater aux alentours de 100 av. J.-C. L'élongation de la silhouette et sa position dans la troisième dimension, la nudité, très charnelle, rattachent cette oeuvre à l'époque hellénistique (323-31 av. J.-C.), la dernière grande période de l'histoire grecque.
Cependant, le visage neutre et impassible tranche comme un masque rapporté. Hors du temps et des émotions, il est composé par un jeu de proportions : il mesure trois fois la hauteur du nez qui prolonge le front en ce "profil grec " que, bien sûr, les Grecs n'avaient pas réellement ! C'est la beauté des dieux, celle des Idées de Platon, que l'on cherche à figurer et non pas la réalité du monde. Cette image"qui dit la beauté dans une langue qui est toujours la nôtre" (Alain Pasquier) est une belle réponse à cette quête éternelle de la Beauté, un chef-d'oeuvre intemporel en somme.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Reprenez l'ascenseur C jusqu'au 1er étage. Tournez à gauche, puis à nouveau à gauche dans la rotonde, pour rejoindre la Galerie d'Apollon. Admirez les trésors de la Galerie. Pour vous rendre à la peinture italienne, rejoignez le fond de la salle : une porte mène au salon carré. Les personnes à mobilité reduite peuvent demander à un agent de la surveillance de leur ouvrir la porte pour accéder au Salon Carré. Rejoignez la Grande Galerie. Au niveau de la statue de Diane chasseresse, tournez à droite : La Joconde se présente face à vous.

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
02Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo
Acquise par François Ier en 1518 et célébrée par les artistes de son temps, ce n'est qu'au XXe siècle que La Joconde acquiert sa notoriété, plus par ses "aventures" , notamment son vol en 1911, que par ses qualités pourtant remarquables.
La technique picturale éblouissante, presque magique, de Léonard modèle les formes par des glacis (couches de couleur très diluées, presque transparentes), jouant avec l'ombre et la lumière en estompant les contours (le sfumato). La perspective aérienne, passant du brun au bleu, compose, par la densité de l'air, un paysage abstrait de terre et d'eau. Il est dommage que le vieillissement du vernis obscurcisse les coloris : les manches étaient jaune safran !
L'identité du modèle fait l'objet d'hypothèses parfois farfelues, jusqu'à en faire un homme ! Il s'agit probablement du portrait, commencé à Florence entre 1503 et 1507, de Monna ("Madame") Lisa Gherardini del Giocondo. Le sourire serait ainsi l'emblème de son nom - gioconda signifiant aussi "heureuse".
Si une seule planche de peuplier très mince (12 mm) fait d'elle l'un des plus grands portraits du temps, ce n'est pourtant pas l'image ostentatoire d'une riche bourgeoise, bien que sa pose, sa toilette ou l'absence de cils et de sourcils conviennent à l'élégance de son rang. C'est surtout un portrait idéal, reflet des recherches platoniciennes du temps qui voient dans la beauté du corps celle de l'âme.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Retournez-vous et admirez Les Noces de Cana du peintre Véronèse.
La technique picturale éblouissante, presque magique, de Léonard modèle les formes par des glacis (couches de couleur très diluées, presque transparentes), jouant avec l'ombre et la lumière en estompant les contours (le sfumato). La perspective aérienne, passant du brun au bleu, compose, par la densité de l'air, un paysage abstrait de terre et d'eau. Il est dommage que le vieillissement du vernis obscurcisse les coloris : les manches étaient jaune safran !
L'identité du modèle fait l'objet d'hypothèses parfois farfelues, jusqu'à en faire un homme ! Il s'agit probablement du portrait, commencé à Florence entre 1503 et 1507, de Monna ("Madame") Lisa Gherardini del Giocondo. Le sourire serait ainsi l'emblème de son nom - gioconda signifiant aussi "heureuse".
Si une seule planche de peuplier très mince (12 mm) fait d'elle l'un des plus grands portraits du temps, ce n'est pourtant pas l'image ostentatoire d'une riche bourgeoise, bien que sa pose, sa toilette ou l'absence de cils et de sourcils conviennent à l'élégance de son rang. C'est surtout un portrait idéal, reflet des recherches platoniciennes du temps qui voient dans la beauté du corps celle de l'âme.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Retournez-vous et admirez Les Noces de Cana du peintre Véronèse.

© 2010 Musée du Louvre / Angèle Dequier
03Les Noces de Cana
Cette immense toile ornait le réfectoire du monastère de San Giorgio
Maggiore à Venise. Véronèse, admirable coloriste et célèbre pour son
talent à brosser d'immenses scènes aux multiples personnages, choisit
ici le premier miracle du Christ, lors des Noces de Cana. Travaillant la
perspective de manière à impliquer le spectateur dans la scène, il
transpose l'épisode biblique dans la riche Venise de son époque, le XVIe
siècle. Notez la splendeur des tissus, la richesse des bijoux, des
plats d'argent et de vermeil et l'architecture élégante inspirée de
Palladio qui offre une scène majestueuse à cet épisode sensé se passer
chez de pauvres gens qui viennent à manquer de vin lors d'un banquet de
noces. À la droite du Christ trônant au centre, Marie constate ce manque
en tenant un verre invisible dans sa main. À droite au premier plan, un
personnage en jaune verse une jarre d'eau changée en vin, miracle
constaté par les deux personnages derrière lui. Un homme vêtu de vert se
précipite vers les mariés, à gauche devant les colonnes, en demandant
pourquoi le meilleur vin a été réservé pour la fin du banquet.
Une autre lecture de l'oeuvre se fait verticalement par l'image symbolique des bouchers découpant la viande, du sablier sur la table des musiciens et du chien rongeant un os : l'annonce du "sacrifice de l'agneau ", la mort du Christ qui révéla par ce miracle sa vraie nature. Mais ces chiens sont aussi allégorie de fidélité, celle des chrétiens dont la foi balayera les nuages.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez vers La Joconde et dirigez-vous vers le fond de la salle en passant à la droite de La Joconde ; vous pouvez admirer des œuvres du Titien et de Tintoret. Continuez tout droit : vous entrez dans la salle 74 consacrée à la peinture française. Dirigez-vous vers la salle rouge qui est sur votre droite, admirez la célèbre oeuvre de David, Le Sacre de l'empereur Napoléon,sur votre gauche.
Une autre lecture de l'oeuvre se fait verticalement par l'image symbolique des bouchers découpant la viande, du sablier sur la table des musiciens et du chien rongeant un os : l'annonce du "sacrifice de l'agneau ", la mort du Christ qui révéla par ce miracle sa vraie nature. Mais ces chiens sont aussi allégorie de fidélité, celle des chrétiens dont la foi balayera les nuages.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez vers La Joconde et dirigez-vous vers le fond de la salle en passant à la droite de La Joconde ; vous pouvez admirer des œuvres du Titien et de Tintoret. Continuez tout droit : vous entrez dans la salle 74 consacrée à la peinture française. Dirigez-vous vers la salle rouge qui est sur votre droite, admirez la célèbre oeuvre de David, Le Sacre de l'empereur Napoléon,sur votre gauche.

© Musée du Louvre, dist. RMN / Angèle Dequier
04Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement del'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris,le 2 décembre 1804
Trois ans furent nécessaires à David pour venir à bout de cette oeuvre
colossale commandée par Napoléon Ier pour immortaliser son couronnement
le 2 décembre 1804 à Notre-Dame de Paris. Redécoré pour l'occasion dans
le style néoclassique par une architecture de bois peint en
trompe-l'oeil, le choeur de la cathédrale représente le plateau d'un
théâtre où chaque acteur prend place dans une mise en scène grandiose.
Comme toute oeuvre de propagande politique, certains arrangements avec la vérité y sont notables : la présence de la mère de l'empereur, au centre sur un trône, pourtant absente ce jour-là car fâchée avec son fils ; ou la beauté idéale d'un Napoléon grandi et aminci et d'une Joséphine rajeunie par le pinceau d'un artiste diplomate dont l'empereur fit son Premier Peintre. On préféra aussi au moment où l'empereur se couronna seul, le geste moins provocant du couronnement de Joséphine que le pape Pie VII, assis derrière Napoléon, bénit sans grande conviction.
Un éclairage savant met en relief ces figures parmi les cent cinquante portraits des figurants et s'attarde sur le brillant d'un bijou, l'onctuosité d'un tissu ou la douceur du velours d'un coussin. David se fait le précurseur de ces photographes actuels qui immortalisent les fastes des grands, dans ces journaux où le luxe se doit de faire rêver le public. Cependant, le plus vivant de ces personnages est sans doute Talleyrand, vêtu de rouge, à droite, qui semble poser un regard ironique sur cet étalage ostentatoire.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Sur le mur qui fait face au Sacre se trouve un des premiers chefs-d'oeuvre de David, Le Serment des Horaces. Avant de vous diriger vers cette oeuvre, admirez La Victoire de Samothrace qui déploie ses ailes face à vous.
Comme toute oeuvre de propagande politique, certains arrangements avec la vérité y sont notables : la présence de la mère de l'empereur, au centre sur un trône, pourtant absente ce jour-là car fâchée avec son fils ; ou la beauté idéale d'un Napoléon grandi et aminci et d'une Joséphine rajeunie par le pinceau d'un artiste diplomate dont l'empereur fit son Premier Peintre. On préféra aussi au moment où l'empereur se couronna seul, le geste moins provocant du couronnement de Joséphine que le pape Pie VII, assis derrière Napoléon, bénit sans grande conviction.
Un éclairage savant met en relief ces figures parmi les cent cinquante portraits des figurants et s'attarde sur le brillant d'un bijou, l'onctuosité d'un tissu ou la douceur du velours d'un coussin. David se fait le précurseur de ces photographes actuels qui immortalisent les fastes des grands, dans ces journaux où le luxe se doit de faire rêver le public. Cependant, le plus vivant de ces personnages est sans doute Talleyrand, vêtu de rouge, à droite, qui semble poser un regard ironique sur cet étalage ostentatoire.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Sur le mur qui fait face au Sacre se trouve un des premiers chefs-d'oeuvre de David, Le Serment des Horaces. Avant de vous diriger vers cette oeuvre, admirez La Victoire de Samothrace qui déploie ses ailes face à vous.

© 2014 Musée du Louvre / Philippe Fuzeau
05Victoire de Samothrace
Original grec sans doute détruit par un tremblement de terre, cette
statue fut retrouvée en d'innombrables morceaux en 1863 dans l'île de
Samothrace, au nord-est de la mer Égée. L'aile droite est une copie en
plâtre de l'aile gauche, seule conservée. Le socle de ciment sous ses
pieds est également moderne ; elle devait se poser directement sur le
pont du bateau. En haut d'une colline, elle se présentait de manière
oblique dans un édicule, ce qui explique pourquoi son côté droit fut
moins soigneusement travaillé.
La Victoire, "Niké" en grec, est saisie dans l'instant où elle se pose sur le pont du navire auquel elle apporte la faveur des dieux. Sa main droite, retrouvée en 1950, permet de restituer le geste d'origine : la main levée, elle annonce l'événement.
Dans une mise en scène spectaculaire bien dans le goût de l'époque hellénistique, elle était visible de loin par les navires s'approchant de l'île. Les proportions, le rendu des formes du corps, la manière dont la draperie claquant au vent est traitée et l'ampleur du mouvement très théâtral sont autant de témoignages des recherches réalistes de ce temps.
Des chercheurs ont pensé que ce monument serait un ex-voto offert par des Rhodiens pour remercier les dieux après une victoire navale, vers 190 av. J.-C.
Malraux se félicita des mutilations accidentelles de cette statue, qui en font une icône intemporelle de l'art occidental, "un chef-d'oeuvre du destin".
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Après ce détour par la sculpture grecque, admirez Le Serment des Horaces de David sur votre gauche.
La Victoire, "Niké" en grec, est saisie dans l'instant où elle se pose sur le pont du navire auquel elle apporte la faveur des dieux. Sa main droite, retrouvée en 1950, permet de restituer le geste d'origine : la main levée, elle annonce l'événement.
Dans une mise en scène spectaculaire bien dans le goût de l'époque hellénistique, elle était visible de loin par les navires s'approchant de l'île. Les proportions, le rendu des formes du corps, la manière dont la draperie claquant au vent est traitée et l'ampleur du mouvement très théâtral sont autant de témoignages des recherches réalistes de ce temps.
Des chercheurs ont pensé que ce monument serait un ex-voto offert par des Rhodiens pour remercier les dieux après une victoire navale, vers 190 av. J.-C.
Malraux se félicita des mutilations accidentelles de cette statue, qui en font une icône intemporelle de l'art occidental, "un chef-d'oeuvre du destin".
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Après ce détour par la sculpture grecque, admirez Le Serment des Horaces de David sur votre gauche.

© 2009 Musée du Louvre / Erich Lessing
06Le Serment des Horaces
Invariablement ces oeuvres nous remémorent des souvenirs de livres
scolaires. La Révolution y était évoquée par ces toiles où s'illustrent
les grands sentiments et l'héroïsme grandiose. Mais, en fait, c'est
Louis XVI qui motiva la naissance de ce style en réaction à l'esprit
féminin et léger de l'époque précédente où la mythologie était plus
prétexte à la nudité féminine qu'à l'édification du spectateur. Les
révolutionnaires, prônant le sacrifice ultime à la patrie,
rechercheront, dans ce retour à l'Antique, des épisodes marquants de
l'histoire romaine pouvant servir leur idéologie. Le peintre
Jacques-Louis David sera le chef de file de ce mouvement :néoclassique"
et signe là le chef-d'oeuvre du genre.
Des trois fils Horaces jurant à leur père fidélité à Rome, un seul reviendra vainqueur des duels contre les Curiaces de la cité d'Albe : il tuera sa propre soeur, Camille, car elle pleure la mort de son fiancé, un Curiace !
La mise en scène d'une grande sobriété, éclairée comme au théâtre, se situe dans le décor austère d'une maison républicaine. Les lignes droites, les couleurs chaudes et fortes des personnages masculins contrastent avec les lignes souples et les couleurs plus claires du groupe des femmes à l'accablement résigné. La perfection illusionniste de la technique, où toute trace du pinceau serait "vulgaire" , répond au souci de David de "peindre comme on parlait à Sparte". Cela donne l'impression, presque dérangeante, d'un instantané pris il y a plus de 2000 ans.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez vers l'entrée de la salle. Sur le mur entre les deux portes, La Grande Odalisque de Jean-Auguste Dominique Ingres se dévoile face à vous.
Des trois fils Horaces jurant à leur père fidélité à Rome, un seul reviendra vainqueur des duels contre les Curiaces de la cité d'Albe : il tuera sa propre soeur, Camille, car elle pleure la mort de son fiancé, un Curiace !
La mise en scène d'une grande sobriété, éclairée comme au théâtre, se situe dans le décor austère d'une maison républicaine. Les lignes droites, les couleurs chaudes et fortes des personnages masculins contrastent avec les lignes souples et les couleurs plus claires du groupe des femmes à l'accablement résigné. La perfection illusionniste de la technique, où toute trace du pinceau serait "vulgaire" , répond au souci de David de "peindre comme on parlait à Sparte". Cela donne l'impression, presque dérangeante, d'un instantané pris il y a plus de 2000 ans.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez vers l'entrée de la salle. Sur le mur entre les deux portes, La Grande Odalisque de Jean-Auguste Dominique Ingres se dévoile face à vous.

© 2005 Musée du Louvre / Angèle Dequier
07Une Odalisque
Ingres transpose ici le thème antique du nu féminin dans un Orient vers
lequel il n'a voyagé qu'en rêve et qui est prétexte à l'image sensuelle
d'une femme de harem - titre de l'oeuvre - nue et offerte dans un décor
exotique. Jusqu'à la fin de sa vie, Ingres reprendra des thèmes
orientalistes et le nu féminin, l'un de ses sujets favoris - comme dans Le Bain turc -, en mêlant à sa peinture des influences diverses qui vont de Raphaël et des artistes maniéristes aux miniatures persanes.
Si, comme son maître David, Ingres est un artiste classique, par sa technique ou son intérêt pour l'Antique qu'il montre dans d'autres oeuvres, il se détache de ce courant en privilégiant la ligne du dessin, des courbes sensuelles, déformant au besoin la réalité anatomique des corps. Cette odalisque possède trois vertèbres de trop ! De même, le sein droit et la jambe gauche se rattachent étrangement au reste du corps. Contrastant avec cette déformation physique, la lourde draperie bleue, le turban ou le narguilé sont traités d'une manière illusionniste. Les critiques de l'époque, totalement désarçonnés par cette fusion chimérique, mépriseront son style si singulier. En revanche, Ingres aura une formidable influence sur les artistes modernes dont Picasso qui reprendra avec bonheur son inventivité et sa manière de recomposer les corps à sa façon.
Au reste, l'harmonie bleue et or, plutôt froide, ne détache-t-elle pas définitivement cette image de la réalité pour en faire un pur fantasme d'artiste ?
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Sortez de la salle 75 et dirigez vous tout droit vers la salle 77 des peintres romantiques. Admirez sur votre gauche le célèbre Radeau de la Méduse du peintre Théodore Géricault.
Si, comme son maître David, Ingres est un artiste classique, par sa technique ou son intérêt pour l'Antique qu'il montre dans d'autres oeuvres, il se détache de ce courant en privilégiant la ligne du dessin, des courbes sensuelles, déformant au besoin la réalité anatomique des corps. Cette odalisque possède trois vertèbres de trop ! De même, le sein droit et la jambe gauche se rattachent étrangement au reste du corps. Contrastant avec cette déformation physique, la lourde draperie bleue, le turban ou le narguilé sont traités d'une manière illusionniste. Les critiques de l'époque, totalement désarçonnés par cette fusion chimérique, mépriseront son style si singulier. En revanche, Ingres aura une formidable influence sur les artistes modernes dont Picasso qui reprendra avec bonheur son inventivité et sa manière de recomposer les corps à sa façon.
Au reste, l'harmonie bleue et or, plutôt froide, ne détache-t-elle pas définitivement cette image de la réalité pour en faire un pur fantasme d'artiste ?
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Sortez de la salle 75 et dirigez vous tout droit vers la salle 77 des peintres romantiques. Admirez sur votre gauche le célèbre Radeau de la Méduse du peintre Théodore Géricault.

© 2010 Musée du Louvre / Angèle Dequier
08Le Radeau de la Méduse
Manifeste du Romantisme, ce tableau causa un énorme scandale au Salon
de 1819. Pour la première fois, un artiste représente sans commande un
événement de l'histoire contemporaine et met en scène des anonymes, dans
le format de la peinture d'histoire.
Précurseur de l'esprit critique qui anime bien souvent l'art aujourd'hui, le sujet constitue une critique acerbe du gouvernement en place : le naufrage, en 1816, de La Méduse résultait de l'incompétence d'un capitaine revenu à son poste par faveur politique. Manquant de canots de sauvetage, cent quarante-neuf personnes se tassèrent sur un radeau qui dériva durant douze jours et seuls quinze survécurent, rescapés des massacres, de la folie et du cannibalisme !
Le radeau, vu d'un angle, paraît très instable et deux diagonales condensent le drame : l'une conduit le regard vers une énorme vague risquant d'engloutir le radeau, l'autre vers la minuscule silhouette de L'Argus, qui leur portera secours. Cette grande oblique évoque la tragédie - le torse d'un homme peut-être dévoré par ses compagnons - et tous les états psychologiques : l'abattement de l'homme désorienté tenant son fils mort, le sursaut de l'agonisant se redressant et l'espoir acharné de ceux faisant signe au sauveteur éventuel. Mais, dans ce moment choisi, nul ne sait de quel côté penchera cette terrible balance.
L'humanité est ici le seul héros de cette émouvante histoire et c'est ce qui nous touche encore aujourd'hui.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez dans la salle 74, prenez les ascenseurs K ou L, direction Rez-de-chaussée, pour vous rendre à la dernière étape du parcours. En sortant des ascenseurs, dirigez-vous sur la droite pour emprunter l'ascenseur M direction Rez-de-chaussée sculpture Italienne. Admirez Les Esclaves de Michel Ange qui se présentent face à vous dans le fond de la Galerie.
Précurseur de l'esprit critique qui anime bien souvent l'art aujourd'hui, le sujet constitue une critique acerbe du gouvernement en place : le naufrage, en 1816, de La Méduse résultait de l'incompétence d'un capitaine revenu à son poste par faveur politique. Manquant de canots de sauvetage, cent quarante-neuf personnes se tassèrent sur un radeau qui dériva durant douze jours et seuls quinze survécurent, rescapés des massacres, de la folie et du cannibalisme !
Le radeau, vu d'un angle, paraît très instable et deux diagonales condensent le drame : l'une conduit le regard vers une énorme vague risquant d'engloutir le radeau, l'autre vers la minuscule silhouette de L'Argus, qui leur portera secours. Cette grande oblique évoque la tragédie - le torse d'un homme peut-être dévoré par ses compagnons - et tous les états psychologiques : l'abattement de l'homme désorienté tenant son fils mort, le sursaut de l'agonisant se redressant et l'espoir acharné de ceux faisant signe au sauveteur éventuel. Mais, dans ce moment choisi, nul ne sait de quel côté penchera cette terrible balance.
L'humanité est ici le seul héros de cette émouvante histoire et c'est ce qui nous touche encore aujourd'hui.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez dans la salle 74, prenez les ascenseurs K ou L, direction Rez-de-chaussée, pour vous rendre à la dernière étape du parcours. En sortant des ascenseurs, dirigez-vous sur la droite pour emprunter l'ascenseur M direction Rez-de-chaussée sculpture Italienne. Admirez Les Esclaves de Michel Ange qui se présentent face à vous dans le fond de la Galerie.

© 2010 Musée du Louvre / Raphaël Chipault
09Captif
Les oeuvres de Michel-Ange conservées en dehors de l'Italie sont
rarissimes mais le Louvre possède ces deux statues magistrales offertes
au roi de France par le florentin Roberto Strozzi qui les reçut de
l'artiste en personne. Elles appartiennent à un ensemble - d'autres
statues sont conservées au musée de l'Académie à Florence - destiné à
orner le tombeau du pape Jules II, un projet gigantesque à l'origine
mais plusieurs fois modifié puis finalement très réduit. Symboles des
passions vaincues, de l'âme enchaînée au corps ou des nations soumises à
l'autorité du Pape, les lectures possibles sont multiples. Il pourrait
également s'agir des arts prisonniers après la mort d'un grand mécène
(Jules II avait financé la décoration de la chapelle Sixtine) car, aux
pieds de l'esclave mourant, ou plutôt endormi, se trouve un singe,
allégorie de la peinture copiant la réalité à la manière d'un singe
imitant l'homme.
Ces oeuvres sont inachevées comme le prouvent les très nombreuses traces d'outils. Contrairement aux autres sculpteurs, Michel-Ange progressait généralement dans le bloc sans modèle, de la face vers le dos. Notez la main de l'esclave rebelle encore prisonnière du marbre. Seul un formidable artiste travaillant directement la roche peut se permettre une telle audace. Fier de son travail et le montrant, c'est un artiste de la Renaissance, qui revendique ici la liberté du créateur choisissant jusqu'au moment où arrêter son ciseau.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Ainsi se termine ce premier parcours accessible. Pour rejoindre la sortie, reprenez l’ascenseur M direction Entresol et sortez de l’aile Denon. Suivez ensuite la mezzanine pour emprunter les ascenseurs D ou E qui vous mèneront à la Pyramide. Prenez l'ascenseur tubulaire pour rejoindre la sortie.
Auteur(s) :
Sandrine Bernardeau, conférencière RMN, DP
Ces oeuvres sont inachevées comme le prouvent les très nombreuses traces d'outils. Contrairement aux autres sculpteurs, Michel-Ange progressait généralement dans le bloc sans modèle, de la face vers le dos. Notez la main de l'esclave rebelle encore prisonnière du marbre. Seul un formidable artiste travaillant directement la roche peut se permettre une telle audace. Fier de son travail et le montrant, c'est un artiste de la Renaissance, qui revendique ici la liberté du créateur choisissant jusqu'au moment où arrêter son ciseau.
Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Ainsi se termine ce premier parcours accessible. Pour rejoindre la sortie, reprenez l’ascenseur M direction Entresol et sortez de l’aile Denon. Suivez ensuite la mezzanine pour emprunter les ascenseurs D ou E qui vous mèneront à la Pyramide. Prenez l'ascenseur tubulaire pour rejoindre la sortie.
Auteur(s) :
Sandrine Bernardeau, conférencière RMN, DP
De la place de la Concorde au palais du Louvre
© 2000 Musée du Louvre / Etienne Revault
1La Place de la Concorde (XVIIIe - XIXe siècle)
La plus grande place de Paris (259 mètres de côté), conçue en 1754 par l’architecte de Louis XV, Jacques-Ange Gabriel, s'appelait alors la Place Louis XV.
En 1793, la Place Louis XV devient la Place de la Révolution et installe en son centre la guillotine qui exécuta en particulier Louis XVI et Marie-Antoinette. En 1830, à l'issue de la Révolution de juillet, la place reçoit son nom définitif « La Concorde ». La Place conserve aujourd'hui l'aspect général qu'elle avait au dix-huitième siècle.
L'Obélisque de Louxor offert par le vice-roi d'Egypte, Mohamed Ali au roi Louis Philippe est installé en 1836. De granit rose, haut de 23 mètres, lourd de 230 tonnes, vieux de 33 siècles, il marquait auparavant l'entrée du temple d'Amon à Louxor. Son sommet est surmonté d'un pyramidion de bronze et de feuilles d'or ajouté en mai 1998.
Il est entouré de deux hautes fontaines dédiées à la navigation maritime et fluviale et bordé de statues qui représentent de grandes villes françaises : Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Brest et Rouen.
Cette place se situe sur le grand axe qui traverse Paris depuis l'ouest avec La Défense, l'Arc de triomphe, les Champs-Elysées, le jardin des Tuileries, le Louvre.
2Le jardin des Tuileries : un jardin à la française (1645-1700)
À l'entrée du Jardin des Tuileries, se trouve la statue d'André Le Nôtre, paysagiste français, jardinier du roi Louis XIV de 1645 à 1700 qui a conçu l'aménagement du parc du palais de Versailles, de Vaux-le-Vicomte, de Chantilly…, et de nombreux autres jardins.
Les caractéristiques de ses travaux sont le schéma géométrique, les vastes perspectives, l'usage des plans et des jeux d'eaux, de statues qui créent un cadre imposant et font la célébrité du jardin "à la française".
Le Jardin à la Française, prolongement du château répond à l'architecture. Rien n'est laissé au hasard. Tout est fait pour que le visiteur ait une vision d'ensemble de l'agencement global du jardin.
Le plan d'ensemble est géométrique et la symétrie est poussée à l'extrême :
- division en espaces découverts (allée, pelouse, bosquet) et espaces couverts (plantés d'arbres)
- ordre le long d'un axe de symétrie qui traverse le jardin
- lignes droites des allées parallèles ou transversales qui se coupent.
- illusions perspectives : André Le Nôtre étudia avec minutie la peinture et les effets d'optiques afin de créer des jeux de perspective. Par exemple, il a décalé les petits bassins ronds des Jardins Réservés, situés à gauche et à droite du Bassin Rond (côté place du Carrousel), afin qu’ils paraissent plus vaste que le Bassin Octogonal alors qu'il est deux fois plus petit.
La statue équestre de Louis XIV du Bernin

© RMN (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Cour Napoléon : Statue
équestre de Louis XIV de Gian Lorenzo Bernini dit le Bernin, moulage en
plomb effectué en 1988 d'un marbre du Bernin modifié en statue de Marcus
Curtius par François Girardon, en 1687
Le Bernin, architecte et aussi sculpteur, réalise une statue équestre du roi dont une copie en plomb orne la cour Napoléon. L'original en bronze se trouve au château de Versailles. C'est Ieoh Ming Pei, l'architecte de la pyramide qui a eu l'idée de commander cette copie en 1986 et de la placer dans l'axe des Champs-Elysées. Depuis l'arc du Carrousel, cet axe emprunte de manière rectiligne l'avenue des Champs-Élysées, la place Charles-de-Gaulle, l'avenue de la Grande-Armée, la Porte Maillot pour se prolonger à l'extérieur de Paris et traverser le quartier de la Défense.
Outre la statue équestre de Louis XIV, cet axe est ponctué par de nombreux monuments comme l'arc de triomphe du Carrousel, le jardin des Tuileries, l'Obélisque de la place de la Concorde, l'Arc de triomphe de l'Étoile ou l'Arche de la Défense. Par contre, la Pyramide du Louvre n'est pas située sur cet axe, la cour Napoléon n'étant pas alignée sur l'axe historique.
Les croquis du monarque avaient été réalisés par l'artiste Le Bernin, lors de son séjour en France mais la sculpture une fois réalisée ne répondait plus à l'attente de Louis XIV. Le sculpteur François Girardon fut chargé de transformer la statue. Il ajouta un casque au cavalier et des flammes à la place du rocher initial. La statue de Louis XIV devint alors une statue du général romain Marcus Curtius se jetant dans les flammes pour sauver Rome incendiée.
Le Bernin, architecte et aussi sculpteur, réalise une statue équestre du roi dont une copie en plomb orne la cour Napoléon. L'original en bronze se trouve au château de Versailles. C'est Ieoh Ming Pei, l'architecte de la pyramide qui a eu l'idée de commander cette copie en 1986 et de la placer dans l'axe des Champs-Elysées. Depuis l'arc du Carrousel, cet axe emprunte de manière rectiligne l'avenue des Champs-Élysées, la place Charles-de-Gaulle, l'avenue de la Grande-Armée, la Porte Maillot pour se prolonger à l'extérieur de Paris et traverser le quartier de la Défense.
Outre la statue équestre de Louis XIV, cet axe est ponctué par de nombreux monuments comme l'arc de triomphe du Carrousel, le jardin des Tuileries, l'Obélisque de la place de la Concorde, l'Arc de triomphe de l'Étoile ou l'Arche de la Défense. Par contre, la Pyramide du Louvre n'est pas située sur cet axe, la cour Napoléon n'étant pas alignée sur l'axe historique.
Les croquis du monarque avaient été réalisés par l'artiste Le Bernin, lors de son séjour en France mais la sculpture une fois réalisée ne répondait plus à l'attente de Louis XIV. Le sculpteur François Girardon fut chargé de transformer la statue. Il ajouta un casque au cavalier et des flammes à la place du rocher initial. La statue de Louis XIV devint alors une statue du général romain Marcus Curtius se jetant dans les flammes pour sauver Rome incendiée.
L’arc du Carrousel

© 2010 Musée du Louvre / Pierre Philibert
En 1806, le sommet de l'arc du Carrousel comportait initialement quatre sculptures de chevaux que Napoléon avait pris à la cathédrale Saint-Marc de Venise et qui seront rendus en 1815. Il comportait deux allégories, la Victoire et la Paix, et un char sur lequel devait se trouver une statue de l'empereur. Celui-ci ayant refusé d’être représenté, le char est resté vide. L'arc du Carrousel réutilise un vocabulaire décoratif antique : des colonnes corinthiennes de marbre blanc et rouge, des bas-reliefs retraçant les épisodes majeurs de la campagne, le quadrige (char de quatre chevaux) à son sommet. Ce style qui s'inspire de l'Antiquité est appelé « néoclassicisme ».
Le Louvre
Forteresse, puis palais royal et enfin musée, le Louvre a
fait un long chemin et a servi à des fonctions variées pendant 1500 ans
d’histoire. L’origine du nom vient peut-être du mot franc loewer pour « forteresse » ou du mot bas-latin lupara, qui suggère la présence d’une « louverie », où logeaient les chasseurs de loups.
Le Louvre médiéval
À la chute de l’Empire romain, différents
peuples envisageaient de conquérir la Gaule : les Wisigoths, les
Burgondes et les Francs. Le roi de ses derniers, Childeric, arriva
devant Paris avec ses armées en 476. Il imaginait une rapide défaite des
Parisiens mais ne comptait pas sur la résistance locale et celle de
l’armée du général romain Syagrius. Il est dit que Childeric construisit
une forteresse en face de l’Ile de la Cité, un loewer, qui fut le
quartier général des Francs pendant un siège de dix ans. Les Parisiens
trouvèrent leur force grâce à Geneviève, qui deviendrait plus tard la
sainte patronne de Paris. En 481, Childeric mourut et son fils, Clovis,
remporta la victoire contre Syagrius et prit Paris en 486.
Les nouveaux chefs s’installèrent au
palais de la Cité, où les Romains avaient établi le siège de leur
pouvoir. C’est à la fin du 12e siècle
que Philippe II Auguste bâtit une enceinte autour de sa capitale et une
forteresse pour la protéger d’une attaque des forces anglaises. La
Normandie était, à l’époque, aux mains des Anglais (depuis 1066 le
souverain d’Angleterre était également le duc de Normandie) et une
attaque viendrait logiquement du nord. Au centre de cette forteresse fut
construit un donjon rond, de 32 mètres de
haut, où se trouvait des appartements royaux. Le donjon servait comme
défense de la ville et, en cas de soulèvement populaire, pourrait servir
de refuge pour la famille royale. Il était entouré à son tour d’une
muraille rectangulaire, dotée de dix tours. Les vestiges du Louvre
médiéval furent retrouvés lors des fouilles pendant les années 1980 et
sont aujourd’hui visibles en-dessous de la cour carrée.
Renaissance
En 1527, François Ier décida
de remplacer le château médiéval de Philippe Auguste avec un palais
plus approprié à Paris dans le nouveau style Renaissance. La démolition
commença en 1528 mais c’est seulement sous Henri II que les travaux, conçus par l’architecte Pierre Lescot, commencèrent réellement.
Après la mort d’Henri II en 1559, sa femme
Catherine de Médicis continua les travaux et elle y rajouta sa propre
petite touche, le palais des Tuileries. Le Louvre était bien la résidence officielle parisienne de la famille royale lors du mariage d’Henri de Navarre avec Marguerite de Valois en 1572, et le massacre de la Saint-Barthélemy qui le suivit, pendant lequel il est dit que du sang coulait dans la cour du Louvre.
Dynastie des Bourbon
Sous le grand bâtisseur Henri IV,
les travaux avancèrent avec la création de la grande galerie, l’aile
sud qui reliait le Louvre aux Tuileries, aux bords de la Seine.
Assassiné en 1610, Henri IV n’eut pas le temps de réaliser son Grand
Dessein et la liaison de l’aile nord aux Tuileries. Après sa mort, les
travaux s’arrêtèrent pendant la régence de Marie de Médicis et reprirent
après 1617, sous LouisXIII, qui employa l’architecte Jacques Lemercier.
Tout en respectant la construction de Pierre Lescot, Lemercier rajouta
le Pavillon de l’Horloge. Ce respect pour Lescot traversa des
générations d’architectes, permettant au palais de garder un air
d’harmonie. Vous pouvez ainsi voir les monogrammes de plusieurs
souverains sur différentes parties qui sont plus au moins identiques.
Les travaux continuèrent
sous Louis XIV, grâce à Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances du
royaume. Colbert espérait attirer le roi de nouveau vers sa capitale en
embellissant le palais. La petite galerie, endommagée dans un incendie en 1661,
renaquit en galerie d’Apollon sous la direction de l’architecte Louis Le Vau et
le peintre Charles Le Brun. Les deux artistes travaillaient au même moment sur
des nouveaux appartements pour le roi dans l’aile sud de la Cour Carrée. Le Vau et Le Brun
avaient déjà créé le château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet et
seraient bientôt employés pour un nouveau projet : la construction du
château de Versailles. Le troisième homme de cette célèbre équipe, André Le Nôtre, créa en 1664 le jardin des Tuileries et l’axe historique, entre le
palais des Tuileries et le pont de Neuilly.
Déclin
À partir de 1664, Louis XIV délaissa Paris
au profit de Versailles et le Louvre fut abandonné. Dès 1672, des
Académies s’installèrent au Louvre : l’Académie française en 1672,
l’Académie de peinture et de sculpture et l’Académie d’architecture en
1692, celle de politique en 1697, l’Académie des sciences en 1699 et la
Société royale de médecine en 1778. Le palais était également squatté
par des artistes pendant cette période.
Nouveau rôle
Ayant confisqué les biens du clergé en
1789 et des émigrés en 1792, plus ceux de la couronne, l’état était
soudain le propriétaire de riches collections. La rancune du peuple fut à
l’origine de la destruction des innombrables œuvres et il fallait vite
trouver un endroit sûr pour héberger ce patrimoine. Le musée du Louvre
fut inauguré en 1793 avec, à l’époque, 650 objets exposés. Les campagnes
de Napoléon Bonaparte à
la fin du siècle contribuèrent beaucoup à l’expansion de la collection,
surtout en trésors égyptiens. Comme empereur, Napoléon effectua des
grands travaux, dont l’aile nord donnant sur la nouvelle rue de Rivoli et il rajouta en 1807 l’arc de Triomphe du Carrousel, commémorant sa victoire à Austerlitz.
C’est sous le Second Empire que Napoléon III acheva
le rêve de plusieurs souverains précédents, en reliant l’aile nord du
Louvre aux Tuileries en 1857. Ce fut, par contre, de courte durée ; à la
fin de la Commune,
en mai 1871, le palais des Tuileries fut incendié. Malgré le plutôt bon
état des ruines, le Troisième République fit raser ce symbole
d’autorité monarchique et impériale en 1883. Le Comité National pour la
reconstruction des Tuileries mène une campagne depuis 2002, avec le but
de reconstruire à l’identique le palais, dans l’esprit de la
reconstruction du Berliner Stadtschloss à Berlin mais avec des fonds
privés. Pour le moment, le débat continue mais le projet est de plus en
plus soutenu par des gens qui étaient contre auparavant, y compris
moi-même.
Deux présidents de la République laissèrent leurs
marques pendant le 20e siècle. À partir de 1963, sous la présidence de
Charles de Gaulle, André Malraux, ministre de la Culture, fit construire des
douves sur le coté est du Louvre. François Mitterrand fit construire la
pyramide en verre de l’architecte Ieoh Ming Pei, inauguré en 1989 comme
nouvelle entrée du musée. Dans la même année, le ministère des Finances fut
déménagé à Bercy. En 1993, deux cents ans après sa conversion en musée, le
Grand Louvre ouvrit ses portes, désormais le plus grand musée du monde. Avec
une superficie de 210 000
m², dont 60 600 m² consacrés aux expositions, le
Louvre possède une collection de 445 000 pièces, dont 35 000 sont
exposées, en rotation permanente. En passant par les grandes salles, on se rend
compte que le Louvre est autant un chef d’œuvre que les œuvres d’art qu’il
héberge.
Le Louvre au XXe siècle : la Pyramide

En 1981, le président de la République, François Mitterrand décide de transformer le Louvre afin d'agrandir le musée.Le projet d'aménagement de la cour est confiée à l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei.
Le ministère des Finances (installé au Louvre depuis un siècle) doit quitter l'aile Richelieu afin de laisser la place aux collections du musée. Le public, toujours plus nombreux, doit pouvoir circuler sans difficulté. L'entrée principale sera placée au centre du Louvre, dans la cour Napoléon, par commodité et par souci de clarté de l'orientation. Comment construire un tel aménagement ?
Trois solutions sont envisagées : construire à la manière des constructions environnantes en imitant les différents styles déjà présents ; construire en sous-sol et ne rien laisser visible en surface ; construire un bâtiment qui donne espace et lumière au nouveau hall d'accueil du musée. Cette dernière solution sera retenue et Ieoh Ming Pei proposera une pyramide, forme qui s'intègre parfaitement dans l'espace avec un volume moins imposant qu'une forme cubique ou rectangulaire.
La pyramide a les mêmes proportions que la pyramide de Gizeh. Chaque face de la pyramide est constituée de 128 poutres en acier inox, croisées, parallèles aux arêtes de la pyramide.
Le vitrage est constitué de 675 losanges de 2,9 m x 1,9 m. Ils sont constitués par deux couches de verre "extra blanc" de 10 mm d'épaisseur. Tour de force technologique, la fabrication de ce verre totalement incolore a nécessité la construction d'un four spécial fonctionnant à l'électricité pour diminuer les oxydes de fer. Grâce à cette transparence absolue, les pierres du palais environnant, vues de l'intérieur de la pyramide, gardent leur couleur miel.
La Pyramide est inaugurée le 30 mars 1989. Son coût est de 75 millions de francs (11.43 millions d'euros), la toiture la plus chère du monde. Le nettoyage assuré par des guides de haute montagne est maintenant assuré par un robot. La pyramide attire du monde : le Louvre est passé de trois millions de visiteurs annuels avant l’aménagement à 8,5 millions en 2008.
La légende du fantôme des Tuileries
L’histoire du palais des Tuileries est liée à une légende, celle du petit homme rouge des Tuileries.
Nous sommes en 1564, Catherine de
Médicis, Reine de France, se lance dans un projet pharaonique:
transformer les fabriques de tuiles du bord de la Seine en demeure
royale.
Après la construction de son palais,
celle-ci vint y vivre ; mais aussitôt, elle prit ce séjour en horreur et
le quitta pour toujours.
Elle déclara qu’un fantôme,
aux apparitions prophétiques, rodait dans le palais et qu’il lui avait
prédit qu’elle mourrait près de Saint-Germain. le spectre diabolique des
tuileries portait comme uniforme … un costume rouge couleur sang !
Cette légende du fantôme des Tuileries
vient en réalité de Jean dit l’Ecorcheur, un boucher désosseur, qui
vécut au temps de Catherine de Médicis et qui travaillait dans
l’abattoir à proximité du palais. Celui-ci aurait été égorgé par un
certain Neuville, sur demande de Catherine de Médicis au motif qu’il
connaissait plusieurs secrets de la couronne. Au moment de mourir, il
aurait promis à Neuville qu’il reviendrait d’entre les morts. Il ne
tarda pas à tenir sa promesse … alors que Neuville s’en retournait pour
rendre compte de l’accomplissement de sa mission à la Reine, il sentit
derrière lui comme une présence. Il se retourna et découvrit, avec
horreur, Jean qui se tenait là, debout, baignant dans son sang.
Le fantôme aurait prévenu l’astrologue
de Catherine de Médicis du danger imminent qui la guettait : « La
construction des Tuileries la mènera à sa perte, elle va mourir ». Le
petit homme rouge hanta les nuits de la Reine jusqu’à sa mort, le 5
janvier 1589 à Blois.
A partir de cet instant et au fil des siècles, le fantôme des Tuileries devint la terreur du palais des Tuileries en annonçant toujours un drame à celui à qui il apparaissait.
Ainsi, en juillet 1792, il apparaît à la Reine Marie-Antoinette,
peu de temps avant la chute de la Monarchie. La légende dit que
Marie-Antoinette aurait même demandé au Comte de Saint-Germain, magicien
de l’époque, de la protéger du fantôme des Tuileries. Les formules
magiques n’y feront rien, le fantôme l’accompagnera jusqu’à sa
condamnation à mort en 1793.
Plus tard, en 1815, c’est à Napoléon Ier qu’il
apparaît, quelques semaines avant la bataille de Waterloo. Enfin, il
apparut en 1824 à Louis XVIII et à son frère le comte d’Artois, quelques
jours avant la mort du premier. Les prophéties du petit homme rouge
étaient implacables.
Le dernier chapitre de cette légende se
passe le 23 mai 1871… en plein insurrection des communards à Paris. Le
Palais des Tuileries fut alors incendié pendant trois jours
consécutifs. Le feu détruisit la totalité du bâtiment. La silhouette du
petit homme rouge fut observée par plusieurs témoins avant de
disparaître à jamais dans les flammes.

